cituations
Je n'ai pas oublié ce blog. Il flotte dans ma tête comme l'écume de mes jours trop brefs. Je suis officiellement installé avec ma moitié depuis un mois, tout se passe bien, mais tout passe trop vite. Les jours deviennent des heures, les heures des minutes etc. etc. je ne sais plus qui a dit ça, Lamartine ou Christophe Maé, mais je trouve ça très juste. Le temps pax trop vite, et je me retrouve à ne plus savoir par quel bout commencer, c'est la saucisse de la vie, il y a deux débuts possibles, mais toujours qu'une faim. Mais qui disait ça, Jackie Gelin ou Hugo Frais ?
Je ne veux pas être réduit à néant, ne citant que les phrases des autres, je veux être 100% moi comme on lit sur les t-shirts des anorexiques adolescentes peuplant nos rues d'élucubrations identitaires anonymes.
Je dois écrire deux livres. Plus exactement prendre des photos de photos, remanier des textes que j'ai écrit il y a trois ans (en somme, faire de l'auto-citation et de la paraphrase), essayer de coller à une ligne éditoriale, un public, une région... Je dois écrire aussi les aventures d'Arnaud, verlan de noir, dont le destin devrait le faire sombrer dans les tourments de la culpabilité, mais c'est quand même très dur d'inventer des vies qui n'existent pas quand je n'arrive même à vivre correctement la mienne (une phrase comme ça, un écrivain de talent l'a forcément écrite quelque part).
Ecrire un blog, c'est un peu comme se débarasser d'un poids en se disant : "je suis insignifiant, peut-être que je peux intéresser quelqu'un dont la vie est passionnante et qui trouvera dans la platitude des récits de ma misérable vie le dépaysement tragique que sa vie de rêve n'offre pas. Un peu comme les riches lisant Zola en trouvant la pauvreté fascinante, pleine de dignité et de terre sous les ongles.
Sur ma petite vie de pion parmi les échecs scolaires je pourrais écrire des tas de choses, des permanences en permanence, des billets de colle à coller, des élèves à élever intellectuellement, la cour à courir... Bref, tout faire pour plaire aux nasmes.
En musique il n'y a aucune sortie qui me tente depuis cet été, j'en suis réduit à trouver que Yelle a fait une super chanson avec Ce Jeu, tellement c'est 80's et que ça sent la sortie mensuelle au Mc Do, avec maman qui me paie un happy meal que je ne finirai pas tellement la voiture du Hamburglar a l'air trop cool à frictionner.
Pour des raisons de fuseaux horaires dont j'ai horreur, mes contacts avec mon futur marié de meilleur ami numéro deux sont plus que limités, j'ai de ses nouvelles grâce à ses surnoms MSN. Ainsi ai-je appris qu'il aimait le deutérium et qu'il avait un nouvel ordinateur portable (laptop comme des branchés) et qu'il allait faire de la musique répétitive à nouvel an, soit quelques jours après son mariage néo calédonien. Mariage auquel j'étais convié, durant lequel j'aurais dû signer des papiers disant en substance : ouais je suis témoin de J.B. je sais qu'il surkiffe G.P. future G.B. depuis pas mal de temps, je sais qu'il a pleuré pour elle, je sais qu'il s'est donné du mal pour elle, je sais même qu'il l'a attendu longtemps et qu'il est prêt à la suivre à l'autre bout du monde s'il le faut (genre pour revenir en France, hein ;-).
Si le temps passe trop vite, c'est aussi parce que je vieillis. Enfin, pas moi, plutôt les gens qui ont vieilli avec moi. Deux cousines qui annoncent qu'elles se marient, et meilleur ami numéro un qui vient de donner naissance (enfin, pas lui, sa femme, enfin, qui n'est pas sa femme parce que techniquement ils ne sont pas mariés.) donc meilleur ami numéro un je disais, qui non content de se mettre en ménage, de devenir propriétaire et de travailler avec des paysans traditionnalistes, est papa depuis maintenant un mois ; et quand je pense que je l'ai connu la morve au nez, je me dis (comme le général de Gaulle en son temps) : vieillir est un putain de naufrage.
J'ai devant moi une colline de choses à faire, derrière il y a une vallée, et au milieu coule une rivière... le cours de ma vie qui s'épanche.
Mon dieu c'est nul ce que j'écris, ça me fait penser à Victor Hugo. Non pas qu'il soit nul, au contraire, mais la légende dit qué s'appelorio quezac qu'il écrivait cent vers le matin au réveil et qu'il les jetait à la poubelle tout de suite après et allait boire ensuite un grand bol de Nesquik. J'aimerais que mon blog eût été du même acabit que la corbeille de Victor. Car Hugo c'est un boss.
Tant qu'à citer, autant parler de ma cité, Metz, qui a organisé sa première nuit blanche de l'art content pour rien, le principe étant de se satisfaire de pas grand chose. exemple : Jean Clair est invité à Géronimo, célèbre librairie messine. Je suis allé le voir, enfin plutôt l'écouter, parce que voyez-vous, je ne le voyais pas. Il était à l'étage, et le public ayant accès à l'étage, ben c'était les gens qui avaient les badges orga ou qui faisaient partie de la mairie de gauche. Vous auriez dû voir la plèbe entassée au milieu des livres... j'espère que l'intelligentsia messine a pu profiter confortablement d'un événement qu'ils avaient organisés pour eux.
Et après ça je n'ai toujours pas de réponse. Mon blog, c'est stop ou encore ?